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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 07:44

Pierre Manent, philosophe et professeur de philosophie politique sur Radio Vatican

 

Entretien- L’invité de ce dimanche est Pierre Manent, philosophe et professeur de philosophie politique, directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales jusqu’en 2014. Il a été Assistant auprès de Raymond Aron (1905-1983) au Collège de France.

 

RV3677_Articolo.jpg

 

http://fr.radiovaticana.va/news/2015/02/14/pierre_manent,_philosophe_et_professeur_de_philosophie_politique/1123523

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7 avril 2015 2 07 /04 /avril /2015 07:17

repliques-france-culture.jpg

Invité(s) :
Chantal Delsol, philosophe, historienne des idées politiques, et romancière
Dominique Reynié, professeur de sciences politiques à Sciences Po, président de la Fondapol

http://www.franceculture.fr/emission-repliques-qu-est-ce-que-le-populisme-2015-03-14

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 08:12

Plutarque

 

« La République, tant admirée, de Zénon, fondateur de l'école stoïcienne, tend en somme vers un seul but : à ce que nous ne vivions plus en Cités séparées ou en peuples régis par des lois  différentes, à ce que nous considérions tous les hommes comme un seul peuple et une seule Cité, à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul mode de vie, qu'un seul ordre, comme un grand troupeau paissant sur un même pâturage. Zénon, dans son ouvrage, a donné forme au rêve confus d'une constitution parfaite fondée sur la philosophie ; mais c'est Alexandre qui mit ces théories en pratique [...]. Il rassembla en un Tout les éléments épars du monde, mêla dans un cratère d'amitié les vies, les mœurs, les mariages, les caractères, et voulut que tous regardent la Terre comme leur patrie, son camp comme leur citadelle et leur forteresse, les gens de biens comme leurs parents et les méchants seuls comme des étrangers ; les Grecs et les Barbares ne devaient plus être distingués par la chlamyde, le bouclier, le cimeterre ou le candys : on reconnaîtrait un grec à la vertu et un barbare au vice; le vêtement, la table, les mariages, tout le mode de vie devenaient les éléments d'une communauté parfaite que les liens du sang et les enfants aideraient à se constituer.»

 La fortune d'Alexandre, I, 6, 329A-D

 

 Cicéron

 

« On doit donc avoir en tout un seul but : identifier son intérêt particulier à l'intérêt général ; ramener tout à soi, c'est dissoudre complètement la communauté des hommes. Si la nature prescrit de prendre soin d'un homme pour cette seule raison qu'il est homme, il faut bien que, selon la nature aussi, il y ait un intérêt commun à tous ; s'il en est ainsi, nous sommes tous tenus par une seule et même loi naturelle, et, en conséquence, il est interdit par la loi naturelle d'attenter aux droits d'autrui : or le premier antécédent est vrai, donc le dernier conséquent l'est aussi ; car il est absurde de dire, comme certains, que l'on n'enlèvera rien à un père ou un frère dans son propre intérêt, mais que pour le reste des citoyens, c'est une autre affaire : les gens qui parlent ainsi décident qu'ils n'ont point de lien de droit avec leurs concitoyens, qu'ils ne forment avec eux aucune société en vue de l'utilité commune : pareille opinion rompt avec toute association civile. Mais dire qu'il faut bien tenir compte de ses concitoyens, mais non des étrangers, c'est détruire la société du genre humain, et avec elle supprimer la bienfaisance, la libéralité, la bonté, la justice ; et pareille négation doit être jugée comme une impiété envers les dieux immortels ; car c'est eux qui ont institué entre les hommes cette société que l'on renverse ; car le lien le plus étroit de cette association, c'est la pensée qu'il est plus contraire à la nature, étant homme, de dérober le bien d'un homme pour son avantage personnel que de s'exposer à tous les contretemps qui peuvent atteindre notre corps, nos biens extérieurs et même notre âme, sans injustice de notre part : car cette seule vertu est la reine et la maîtresse de toutes les vertus.»

De officiis, III,VI

 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 07:53

« Ce n'est pas assez de dire aux citoyens soyez bons; il faut leur apprendre à l'être ; et l'exemple même, qui est à cet égard la première leçon, n'est pas le seul moyen qu’il faille employer : l'amour de la patrie est le plus efficace, car comme je l'ai déjà dit, tout homme est vertueux quand sa volonté particulière est conforme en tout à la volonté générale, et nous voulons volontiers ce que veulent les gens que nous aimons. Il semble que le sentiment de l'humanité s'évapore et s'affaiblisse en s'étendant sur toute la terre, et que nous ne saurions être touchés des calamités de la Tartarie ou du Japon, comme de celles d'un peuple européen. Il faut en quelque manière borner et comprimer l'intérêt et la commisération pour lui donner de l'activité. Or comme ce penchant en nous ne peut être utile qu'à ceux avec qui nous avons à vivre, il est bon que l'humanité concentrée entre les concitoyens, prenne en eux une nouvelle force par l'habitude de se voir, et par l'intérêt commun qui les réunit. […]

Voulons-nous que les peuples soient vertueux ? Commençons donc par leur faire aimer la patrie: mais comment l'aimeront-ils, si la patrie n'est rien de plus pour eux que pour des étrangers, et qu'elle ne leur accorde que ce qu'elle ne peut refuser à personne ? » 

J.-J. Rousseau, Discours sur l’économie 

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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 07:42


D’après Rousseau, on ne pourrait faire d’un individu un homme et un citoyen à la fois. Si Rousseau exagère volontairement cette opposition, c’est pour se donner les moyens de démontrer que l’amour de la patrie est la condition première de l’amour de l’humanité. Seul le vrai citoyen fera un homme véritable. Pour y arriver, il faut instituer une vraie société civile libre des chaînes du « despotisme ».

" Toute société partielle, quand elle est étroite et bien unie, s’aliène de la grande. Tout patriote est dur aux étrangers ; ils ne sont qu’hommes, ils ne sont rien à ses yeux. Cet inconvénient est inévitable, mais il est faible. L’essentiel est d’être bon aux gens avec qui l’on vit. Au dehors le Spartiate était ambitieux avare, inique : mais le désintéressement, l’équité, la concorde régnaient entre ses murs. Défiez-vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin des devoirs qu’ils dédaignent de remplir autour d’eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer son voisin.

Celui qui, dans l’ordre civil, veut conserver la primauté des sentiments de la nature ne sait ce qu’il veut.Toujours en contradiction avec lui-même, toujours flottant entre ses penchants et ses devoirs, il ne sera jamais ni homme ni citoyen ; il ne sera bon ni pour lui ni pour les autres. Ce sera un de ces hommes de nos jours, un Français, un Anglais, un bourgeois ; ce ne sera rien.


Pour être quelque chose, pour être soi-même et toujours un, il faut agir comme on parle ; il faut être toujours décidé sur le parti que l’on doit prendre, le prendre hautement, et le suivre toujours. J’attends qu’on me montre ce prodige pour savoir s’il est homme ou citoyen, ou comment il s’y prend pour être a la fois l’un et l’autre." 


J.-J. Rousseau, Emile ou de l’éducation, livre I.

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 10:39

CULTURE

Pourquoi ce mot connaît il depuis trente ans un succès tel que même le sport éprouve le besoin de justifier qu’il est aussi une pratique « culturelle » ?

Grâce à l’école, le capitalisme déguise son exploitation en faisant croire que chacun est responsable de sa place dans l’échelle sociale, et des efforts qu’il a mis à se cultiver. Si l’on est OS à la chaîne, c’est par paresse intellectuelle, nous avions les mêmes chances au départ ! Grâce à l’école, la culture est une machine à classer les gens en les faisant se sentir coupables.

Depuis trente ans, la référence au « culturel » sert à effacer, détruire, et remplacer la référence au « politique ». Par exemple, si l’excision est condamnable d’un point de vue politique (qui consiste à préférer des valeurs telles que l’égalité de l’homme et de la femme), on nous apprend qu’elle est éminemment respectable en tant que « pratique culturelle ». On n’a rien à dire de la « culture » des autres, parce que la culture est sacrée.  C’est d’ailleurs à cela que sert cette nouvelle religion : que l’on ne puisse plus rien dire ! Avec la culture, tout se vaut

Pire encore : en ramenant discrètement la question de la culture à celle de l’artiste, les socialistes au pouvoir des 1981 consacrent la figure managériale du travailleur nouveau : créateur, producteur indépendant, autonome, ludique, inventif, non-revendicatif, férocement individualiste… A la place du militant politique, collectif, poussif et besogneux des années 70, le pouvoir encourage l’artiste, non pas celui qui voudrait délivrer un message (quelle horreur), mais celui qui exprime un narcissisme chahuteur,  adolescent, provocateur et rigolo, celui qui exprime le vide, le rien, la dérision de toutes les idées et de toutes les utopies, la moquerie du politique et des valeurs. On encourage l’imaginaire à condition qu’il ne mène vers aucune vision politique. On ne doit plus croire en rien car c’est ringard. On doit jouir de la crise et de la mondialisation qui est une chance pour l’homme, enfin seul, débarrassé des pesants collectifs.  Il n’y a plus d’emploi dans les banlieues, mais il y a l’art et la création. Que les enfants des immigrés dansent du hip-hop, cela convient au pouvoir : pendant qu’ils deviendront des « créateurs », ils ne feront pas de syndicalisme.

Comme le disait Malraux en 1961 en inaugurant la première Maison de la Culture à Bourges : « Nous allons enfin savoir ce qui peut être autre que le politique dans l’ordre de l’esprit humain »….Eh bien voilà qui est fait ! En 1968, Francis Janson, quant à lui,  proposait d’appeler Culture ce qui permet de se choisir politiquement…mais il est vrai que c’était en 1968 !

 

ENGAGEMENT

Raffinement de l'anti langage, le concept d'engagement signifie aujourd'hui toute forme de manifestation non-politique, voire anti-politique. Au nom de l'engagement, on cesse de discuter ou de brasser des idées (politiques) pour agir "concrètement". La forme par excellence de ce nouvel "engagement est l'action humanitaire Triomphe de l’idéologie de droite dans le langage, « l’engagement » signifie aujourd’hui toute forme de participation non-politique, voire anti-politique. Le ministre Luc Ferry l’a dit : l’engagement des jeunes » sera l’axe fort de sa politique. On se frotte les yeux : va-t-on se réveiller du long sommeil libéral- socialiste et revenir à notre mission d’éducation politique des citoyens ? Que nenni : l’engagement en question est civil, associatif, sportif, culturel, humanitaire…mais pas politique ! Il y a vingt ans, l’engagement signifiait l’acte de se choisir politiquement. Les travailleurs sociaux, les artistes, les jeunes, qui ne « s’engageaient » pas étaient regardés avec pitié. Aujourd’hui c’est l’inverse ! Curieusement, ceux-là même qui font carrière (locale, régionale, nationale) via les partis, considèrent comme un péché que leurs concitoyens s’intéressent à la politique.

 Le nouvel engagement doit être concret, ciblé, et pragmatique. Les idées abstraites conduisent au goulag ou  au terrorisme. Se méfier des idées, se méfier de la réflexion. Se méfier de la critique qui conduit à la réflexion qui conduit aux idées. S’engager pour les pelouses et les espaces verts de son quartier, c’est faire la police soi-même et prévenir les révoltes stériles qui pourraient naître de l’idée que ce quartier de chômeurs et d’immigrés fabrique du malheur. S’engager c’est être positif et arrêter de pleurnicher sur ce qui ne va pas !

 Emmener des jeunes à coup de subventions pour repeindre une classe d’école au Mali, (à 2000 euros le billet d’avion, c’est cher du pot de peinture)  c’est les amener à  « s’engager » et c’est bien ! Les faire réfléchir sur l’état de délabrement de leur propre lycée poubelle, où l’on a parqué la totalité des enfants d’étrangers pendant que les petits français ont obtenu une dérogation pour le centre-ville, c’est leur faire faire de la « politique », et c’est mal ! S’occuper des ennuis des autres, c’est apprendre le désintéressement. Réfléchir à ses ennuis, c’est faire de la politique

 La vie associative a accepté de faire vœu de chasteté politique en échange d’un strapontin dans l’économie sociale marchande. Elle accueille, emploie et forme  cette nouvelle version des dames patronnesses que sont les « bénévoles » qui n’ont plus rien des militants, qui s’engagent « concrètement » et grâce auxquels les services publics délégués aux associations reviennent moins cher aux pouvoirs locaux.  Elle apprend aux jeunes à « s’engager positivement » en échange d’un contrat précaire. La vie associative est aujourd’hui le plus fidèle allié et le plus efficace relais de l’idéologie droitière de dépolitisation des relations sociales.

Exercice de traduction :

« En s’affranchissant des affiliations partisanes, les jeunes d’aujourd’hui renouvellent les formes de l’engagement en parlant en leur nom propre et sur des sujets concrets. »

 La destruction des dynamiques populaires (syndicats, partis d’adhérents) par vingt ans de libéralisme sauvage, laisse les jeunes isolés face à une compétition féroce dans une société d’exclusion organisée de l’accès à la chose publique.

 

GOUVERNANCE

Afin de dissimuler la relation de pouvoir et d'autorité, la "gouvernance" , terme new-look, laisse entendre que le gouvernement des choses et des gens, que la décision (publique ou d'entreprise) , ne sont plus qu'une affaire de gestion en bonne intelligence et en participation avec le plus grand nombre. Dans la gouvernance il n'y a plus de chefs ni d'autorité. Il n'y a plus que des procédures pourt arriver ensemble au meilleur résultat. La gouvernance est présentée comme un phénomène passif, et non comme une volonté active : "ça" se gouverne tout seul, si on laisse faire (thèse libérale).

La grande astuce de la gouvernance locale, (par exemple) consiste de la part des pouvoirs territoriaux à CHOISIR les heureux représentants qui seront dignes d'être associés à la décision (ou de le croire) en échange d'un strapontin de reconnaissance. Cela permet au maire ou au conseiller général de prétendre qu'il a associé la population, quant il s'est contenté de désigner un ou deux vassaux associatifs trop heureux de poser sur la photo. La gouvernance n'associe personne au partage du pouvoir, pourtant elle fait tout comme.

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 05:49

Franck Lepage collabore avec une association qui s'investit dans le domaine de l'éducation populaire et en particulier qui organise des ateliers d'analyse du discours où les participants s'emploient à décrypter en particulier certains aspects de la langue de bois des élites libérales (une langue de bois tissée de métaphores techniques et administratives). L'analyse est partisane, elle se situe à la gauche de la gauche, mais elle est souvent juste. En meme temps, la gauche de la gauche a elle aussi produit une formidable langue de bois dont on peut apercevoir bien des éléments non analysés dans le discours des intervenants ainsi que dans celui de l'association. Le dictionnaire collectif de la langue de bois (http://www.scoplepave.org/ledico/frame_dico.htm) élaboré par l'association est à consulter. On remarque que certaines termes qui appartiennent incontestablement à la langue de bois contemporaine mais qui touche à des thémes constituant des points aveugles de la pensée de gauche sont absents : racisme, xénophobie, ouverture, frontière etc...

Voici une vidéo de Franck Lepage lors d'un atelier de résistance à la langue de bois :


Atelier Scop Le Pavé - résister à la langue de... by vswisher

Disponible aussi sur dailymotion, un ensemble de vidéos présentant des ateliers de désintoxication du langage http://www.dailymotion.com/video/xmey7k_desintoxication-du-language-1-5_webcam#rel-page-6

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 04:54

Texte anglais : link

[...]

Un auteur scrupuleux, dans chaque phrase qu'il écrit, se posera au moins quatre questions, à savoir :  

                     Qu'est ce que j'essaie de dire ?

                           Quels mots l'exprimeront ?

                           Quelle image ou tournure le rendront plus clair ?

                           Cette image est elle assez fraiche avoir un effet ?

Et il s'en posera probablement encore deux :

                           Pourrais-je le rendre plus concis ?

                           Ai-je dit quoi que ce soit de laid qui soit évitable ?

Mais vous n'êtes pas obligés de vous donner tout ce mal. Vous pouvez vous y soustraire simplement en ouvrant votre esprit et en laissant les expressions tout faites venir s'y entasser. Elles construiront vos phrases pour vous - penseront même pour vous, jusqu'à un certain point - et au besoin elles exécuteront le service important de masquer partiellement, même à vous-même, ce que vous voulez dire. C'est ici que le lien particulier entre la politique et la dégradation de la langue devient clair.

Dans nos jours il est largement vrai que l'expression politique est une mauvaise expression. Quand ce n'est pas vrai, il s'avèrera généralement que l'auteur est quelque rebelle, exprimant son avis personnel et pas une "ligne du parti". L'orthodoxie, de n'importe quelle couleur, semble exiger un style sans vie, imitatif. Les dialectes politiques qu'on trouve dans des tracts, des articles, des manifestes, des livres blancs et les discours de sous-secrétaires, varient, bien sûr, de parti à parti, mais ils sont tous semblables dans ce qu'on n'y trouve presque jamais une tournure fraîche, vivante, personnelle. Quand on observe quelque orateur fatigué répétant mécaniquement les expressions familières -bestial, atrocités, sous la botte, la tyrannie sanguinaire, libérer les peuples du monde, resserrer les rangs - on a souvent le sentiment curieux que l'on ne regarde pas un être humain vivant, mais une sorte de mannequin : un sentiment qui devient brusquement plus fort aux moments où la lumière se reflète dans les lunettes de l'orateur et les transforme en disques blancs qui semblent n'avoir aucun oeil derrière. Et ce n'est pas du tout fantaisiste. Un orateur qui utilise cette sorte de phraséologie est en voie de faire de lui-même une machine. Les bruits appropriés sortent de son larynx, mais son cerveau n'est pas impliqué comme il le serait s'il choisissait ses mots lui même. Si le discours qu'il fait est quelque chose dont il est habitué à parler encore et toujours, il est probablement presque inconscient de ce qu'il dit, comme quand on dit les répons à l'église. Et cet état réduit de conscience, sinon indispensable, est en tout cas favorable à la conformité politique.

De nos jours, le discours politique est en grande partie la défense de l'indéfendable. Des choses comme le maintien de l'autorité britannique en Inde, les purges russes et les déportations, le lancement des bombes atomiques sur le Japon, peuvent en effet être défendues, mais seulement par des arguments qui sont trop brutaux pour la plupart des gens et qui ne cadrent pas avec les buts déclarés des partis politiques. Le langage politique doit donc être en grande partie composé d'euphémismes, de questions rhétoriques et de pur flou brumeux. Des villages sans défense subissent des bombardements aériens, les habitants sont chassés dans la campagne, le bétail mitraillé, les abris incendiés avec des balles incendiaires : c'est de la pacification. Des millions de paysans sont privés de leurs fermes et envoyés se traîner le long des routes en abandonnant tout ce qu'ils ne peuvent porter : c'est un transfert de population ou une rectification de frontières. Les gens sont emprisonnés pendant des années sans procès, ou tués d'une balle dans la nuque ou envoyés mourir de scorbut dans des camps arctiques : c'est l'élimination des éléments non fiables. Une telle phraséologie est nécessaire si on veut nommer des choses sans qu'elles se traduisent par des images mentales. Considérez par exemple quelque rassurant professeur anglais défendant le totalitarisme russe. Il ne peut pas dire franchement, "je crois qu'il faut éliminer vos adversaires quand vous pouvez obtenir de bons résultats en le faisant". Donc, probablement, il dira quelque chose comme :

Bien que j'admette volontiers que le régime soviétique présente un certain nombre de traits que l'humanitarisme puisse être incliné à déplorer, nous devons, je pense, reconnaître qu'une certaine restriction des droits de l'opposition politique est un inévitable élément concomitant des périodes transitoires et que les rigueurs que le peuple Russe doit malheureusement éprouver ont été amplement justifiés dans la sphère des résultats concrets.

Le style emphatique lui-même est une sorte d'euphémisme. Une masse de mots latins tombe sur les faits comme une neige molle, brouillant les contours et dissimulant tous les détails. Le grand ennemi du langage clair est l'hypocrisie. Quand il y a un écart entre les buts réels et les buts déclarés, on se tourne comme instinctivement vers des longs mots et des tournures usées, comme une seiche projetant son encre. De nos jours on ne peut pas "ne pas faire de politique." Toutes les problèmes sont des problèmes politiques et la politique elle-même est une masse de mensonges, de dérobades, de sottise, de haine et de schizophrénie. Quand l'atmosphère générale est mauvaise, le langage souffre. Je devrais m'attendre à apprendre - c'est une conjecture que je n'ai pas la connaissance suffisante pour vérifier - que l'allemand, le russe et l'italien se sont détériorés dans les dix ou quinze dernières années (NDT: de 1930 à 1945), en raison des dictatures.

Mais si la pensée corrompt le langage, le langage peut aussi corrompre la pensée. Un mauvais usage peut s'étendre par la tradition et l'imitation même parmi les gens qui devraient connaître et en connaissent un correct. Le langage dévalorisé dont j'ai parlé est d'une certaine façon très commode. Des expressions comme un supposition qui n'est pas injustifiable, [...], une considération que nous devrions garder à l'esprit, sont une tentation permanente, un paquet d'aspirine toujours sous le coude. Relisez cet essai et à coup sûr vous constaterez que j'ai à maintes reprises commis les fautes mêmes contre lesquelles je proteste. Par le courrier de ce matin j'ai reçu un opuscule traitant des conditions en Allemagne. L'auteur me dit qu'il "s'est senti poussé" à l'écrire. Je l'ouvre au hasard et voici presque la première phrase que je vois : " [Les Alliés] ont une occasion non seulement de réaliser une transformation radicale de la structure sociale et politique de l'Allemagne de telle façon à éviter une réaction nationaliste en Allemagne elle-même, mais en même temps à fonder les bases d'une Europe co-opérante et unifiée". Vous voyez, il se "sent poussé" à écrire - il sent, vraisemblablement, qu'il a quelque chose de nouveau à dire - et pourtant ses mots, comme des chevaux de cavalerie répondant au clairon, se groupent eux-mêmes automatiquement selon le morne schéma habituel. Cette invasion de l'esprit par des expressions tout faites (fonder les bases, réaliser une transformation radicale) ne peut être évitée que si on est constamment en garde contre elles, et chacune de ces expressions anesthésie une partie de notre cerveau.

J'ai dit plus haut que la décadence de notre langage est probablement curable. Ceux qui nient ceci argumenteraient, [...], que la langue reflète simplement des conditions sociales existantes et que nous ne pouvons influencer son développement par aucun remaniement direct des mots et des constructions. Pour autant qu'il s'agisse de la tonalité générale ou de l'esprit d'une langue, cela peut être vrai, mais ce n'est pas vrai en détail. Des mots et des expressions idiots disparaissent souvent, non par quelque processus évolutionnaire, mais par suite de l'action consciente d'une minorité. Deux exemples récents sont "explore every avenue" et "leave no stone unturned", qui ont été tués par les railleries de quelques journalistes. Il y a une longue liste de métaphore couvertes de chiures de mouches qui pourraient de la même façon être éradiquées si suffisamment de personnes s'y intéressaient; et il devrait aussi être possible par le rire de tuer la tournure pas in-, de réduire la quantité de latin et de grec dans la phrase moyenne, de chasser des expressions étrangères et les mots scientifiques détournés et, en général, de rendre la prétention démodée. Mais tout ceci sont des points mineurs. La défense du langage implique plus que cela et il est peut-être préférable de commencer en disant ce qu'elle n'implique pas.

Tout d'abord ça n'a aucun rapport avec l'archaïsme, avec le sauvetage de mots et de tournures tombés en désuétude, ou avec la mise en place d'un "anglais standard" dont ne doit jamais s'écarter. Au contraire, il s'agit particulièrement d'abandonner chaque mot ou tournure dont l'utilité est périmée. Ca n'a aucun rapport avec la grammaire et la syntaxe correcte, qui n'ont aucune importance tant que le sens reste clair, ou avec le rejet des Américanismes, ou avec le fait d'avoir ce qu'on appelle "un bon style". D'autre part, ça n'a rien à voir avec la fausse simplicité et la tentative de rendre l'anglais écrit familier. Ca n'implique même pas non plus de préférer systématiquement le mot saxon au latin, bien que ça implique vraiment l'utilisation du plus petit nombre et des mots les plus courts qui couvrent ce qu'on veut dire. Ce qui est par dessus tout nécessaire est de laisser la signification choisir le mot et pas le contraire. Dans la prose, la pire chose qu'on puisse faire avec les mots est de capituler devant eux. Quand vous pensez à un objet concret, vous pensez sans mots et ensuite, si vous voulez décrire la chose que vous avez visualisée vous faites probablement la chasse aux mots exacts qui semblent adaptés. Quand vous pensez à quelque chose d'abstrait vous êtes plus inclinés à utiliser des mots depuis le début et à moins que vous ne fassiez un effort conscient pour l'empêcher, le dialecte existant se précipitera et fera le travail pour vous, au coût de brouiller ou même de changer ce que vous vouliez dire. Il est probablement meilleur de repousser au plus tard possible l'utilisation des mots et d'éclaircir le sens autant qu'on peut par des images et des sensations. Après quoi on peut choisir - et non simplement accepter - les expressions qui couvriront le mieux la signification et finalement décider quelles impressions ses mots sont susceptibles de faire sur une autre personne. Ce dernier effort de l'esprit élague toutes les images éventées ou mélangées, toutes les expressions préfabriquées, les répétitions inutiles et d'une façon générale l'absurdité et le manque de précision. Mais on peut souvent être dans le doute sur l'effet d'un mot ou une expression et on a besoin de règles sur lesquelles on peut compter quand l'instinct échoue. Je pense que les règles suivantes couvriront la plupart des cas :

             N'utilisez jamais une métaphore, comparaison, ou autre figure de rhétorique que vous avez l'habitude de voir.

             N'utilisez jamais un long mot quand un court convient.

             S'il est possible de supprimer un mot, supprimez le toujours.

             N'utilisez jamais le passif si vous pouvez utiliser l'actif.

             N'utilisez jamais une expression étrangère, un mot scientifique, ou un mot de jargon si vous pouvez penser           à un équivalent courant.

             Violez n'importe laquelle de ces règles plutôt que de dire quoi que ce soit de franchement barbare.

Ces règles semblent élémentaires, et elles le sont, mais elles exigent un changement profond d'attitude à quelqu'un qui s'est habitué à écrire dans le style qui est maintenant à la mode. [...]

Je n'ai pas considéré ici l'utilisation littéraire de la langue, mais simplement la langue comme un instrument pour exprimer et non dissimuler ou empêcher la pensée. Stuart Chase et d'autres en sont presque arrivés à affirmer que tous les mots abstraits sont sans signification et ont utilisé cette affirmation comme un prétexte pour préconiser une sorte de quiétisme politique. Puisque vous ne savez pas ce qu'est le Fascisme, comment pouvez-vous lutter contre le Fascisme ? On n'a pas besoin d'avaler de telles absurdités, mais il faut bien reconnaître que le chaos politique actuel est connecté avec la décrépitude du langage et que l'on peut probablement provoquer une certaine amélioration en commençant par l'expression. Si vous simplifiez votre anglais, vous êtes libérés des pires idioties des orthodoxies. Vous ne pouvez parler aucun des dialectes nécessaires et quand vous faites une remarque stupide sa stupidité sera évidente, même pour vous. Le langage politique - et avec des variations c'est vrai de toutes les partis politiques, des Conservateurs aux Anarchistes - est conçu pour que le mensonge paraisse véridique et l'assassinat respectable et pour donner une apparence de solidité à ce qui n'est que du vent. On ne peut pas changer tout celà en un instant, mais on peut au moins changer ses propres habitudes et de temps en temps on peut même, si on se moque assez fort, envoyer quelques expressions usées et inutiles - quelque sous la botte, talon d'Achille, foyer, melting pot, épreuve décisive, enfer véritable, ou autre déchet verbal - dans la poubelle, à laquelle il appartient.

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 04:39
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21 avril 2012 6 21 /04 /avril /2012 14:29

 Il faut lever les tabous sur l'islam


 Le Monde.fr | 03.01.2011 à 10h43


 Par Daniel Sibony, psychanalyste et écrivain

 

A l'occasion des difficultés de l'islam en Europe (le dernier exemple étant la question des prières sur la voie publique), on s'aperçoit que le débat n'est déjà plus possible, comme s'il était déjà posé qu'évoquer ces problèmes était le propre de mauvaises gens (de droite, d'extrême-droite, ou apolitiques, etc.) qui en parlent parce que c'est leur symptôme, et qu'en fait il n'y a pas de problème pour les gens sains que nous sommes. Du coup, impossible de lire l'événement, de le décoder.


 Un journaliste raconte un meeting de laïcs où on lui dit que des policiers se déguisent en juifs pour arrêter les musulmans qui les agressent ; alors il questionne : "C'est quoi, se déguiser en juif ?", et il obtient la réponse stupide qu'il veut : "Il n'y a qu'à mettre un chapeau et un manteau noir!" Or chacun sait ce qu'est un juif "visible", en banlieue, et déjà dans le XIXe ou le XXe arrondissement : il peut porter ou non une kippa, être grand blond ou petit brun ; il peut se faire attaquer (il peut même se faire "déconseiller" de s'inscrire dans un établissement public car la direction ne peut pasassurer sa sécurité. On n'en dit rien car cela relève déjà d'un silence d'ou d'un renoncement antérieur...). De même pour les prières massives sur la voie publique, puisque c'est l'extrême droite qui en parle, c'est qu'elles relèvent de ses obsessions. Pourtant, des laïcs débonnaires vous diront que si la laïcité protège les gens dans leur religion, elle protège aussi l'espace public contre l'empiétement des religions. C'est en tout cas son travail.


 Je sais, par ma pratique, que la pensée est sous-tendue par des affects ; mais de là à ce qu'une pensée ou une idée ou une question soit écartée du fait que des gens que l'on n'aime pas l'ont touchée du doigt, et l'ont pour ainsi dire contaminée, il y a de quoi s'inquiéter. Ou de quoi se demander quelle grosse culpabilité est en jeu (car c'est souvent cela qui impose le tabou là où il y aurait de quoi penser et inventer). Et ce tabou devient risible tant on en parle. Ainsi, certains disent que dans l'islam les femmes et les homos sont maltraités ; "Mais nous, est-ce qu'on les traite mieux ? Franchement ? Non ? Alors..." Alors, il n'y a plus de problème. Ou encore, d'aucuns disent : l'islam n'a pas fait la séparation entre pouvoir politique et religion ; "Et nous ? Depuis quand l'avons-nous faite ? Depuis quelques siècles ? C'est quoi, quelques siècles ?..." Pas grand chose... Allez, encore un problème en moins. On "se remet en question" devant l'homme démuni supposé inférieur ; le tout dopé par la culpabilité de la Shoah (où expulser de gens, c'est comme les déporter, les envoyer à Auschwitz). Tout ce paquet de culpabilité, qui est surtout le fait des élites, est vécu à l'occasion de l'islam, ou consommé sur son dos., on brandit les extrémistes et cela supprime les problèmes que l'on a avec l'autre. Ce qu'on y gagne est douteux, mais qu'est-ce qu'on paie ? Quelle culpabilité ? Celle du colonialisme ? Très peu en ont profité ; outre que c'est un peu loin ; est-ce la vindicte envers ses parents qui n'ont pas été "bien" ? C'est peut-être plus profond. Il y a la culpabilité "humaniste", celle de l'européen qui est sûr d'être supérieur et qui "trouve ça profondément injuste" (vous diriez: -"Il n'a qu'à ne pas croire à sa supériorité!" -Mais non, il a besoin d'y croire et besoin d'être coupable; sa culpabilité devient le signe de sa supériorité supposée"); doublée d'une culpabilité "chrétienne".


 CULPABILITÉ ET REFOULEMENT


 Or cela se complique parce qu'en face, il y a aussi un paquet de culpabilité, plus refoulée, mais que les "jeunes", inconscients comme ils sont, expriment ou passent à l'acte. Il y a une souffrance chez ces jeunes beurs violents qui ignorent que par leur acte ils paient une dette à leur tradition ancestrale que leurs parents ont mise de côté par impuissance, et qu'ils font vivre, eux, par des "mini-jihads maison", en agissant ce qu'ils entendent ou qu'ils décodent dans leur famille comme discours sur les "juifs" et les "chrétiens", dans le fil de cette tradition non-relookée. Parfois, les parents eux-mêmes souffrent de prolonger, par routine, ce qui dans leur tradition est assez hostile aux autres, comme s'ils honoraient là une dette inquestionnable. La réalité les invite à la questionner, et c'est très difficile. Ils savent comme tout un chacun, plus ou moins consciemment, que leslivres fondateurs fonctionnent aussi comme des textes identitaires, au-delà ou en marge de toute croyance religieuse. Et là, tout se passe comme si beaucoup de musulmans appréhendaient que leur livre fondateur fût le seul à fustiger des peuples vivants et actuels, notamment les chrétiens et les juifs ; comme s'ils savaient que les autres savaient, que ça ne devait pas se dire mais que chacun n'en pense pas moins, et gamberge d'autant plus fort qu'il n'y a jamais eu de mots là-dessus, ni d'explication (Des responsables musulmans, même sans être interpellés se défendent en arguant que "La Bible aussi est très violente ! " C'est vrai, elle est violente, surtout envers les siens, mais elle ne fustige aucun des peuples actuels, et pour cause, elle les précède). En tout cas, il s'ensuit chez eux une culpabilité, dont le refoulement est cher payé dans les faits, et ne peut que craquer un jour ou l'autre.


 On a donc deux culpabilités face à face, avec interdit de parler. Comme blocage, on ne fait pas mieux. D'où ces effets aberrants : on nous prévient qu'en parler risque de faire le jeu de ceux-ci, surtout si ceux-là s'en mêlent. Pour plus de sûreté, il ne faut faire le jeu de personne ; et l'on se retrouve à jouer tout seul, sous le regard narquois du réel.


 Or si ce qui touche à l'islam devient tabou, ce sont surtout les musulmans qui en souffrent, du côté du convivial, de l'être-avec. Souffrance de dire son nom au téléphone pour une recherche d'emploi, et d'entendre le silence de l'autre, même s'il est de bonne foi il ne veut pas de "problème" ; et l'emploi est déjà pris. Celle de voir que ceux-là même qui dénoncent l'islamophobie, c'est-à-dire la peur de l'islam, la provoquent soigneusement, par des menaces ou des violences. Celle de se sentir pris en otage par les fondamentalistes, alors que ce qu'on veut c'est vivre avec les autres, tous les autres, sans devoir rendre compte des actes extrémistes, qu'on désavoue mais qu'on ne peut pas dénoncer sans être pris pour un traître et menacé à son tour. On doit donc ravaler son silence, qui rejoint l'autre Silence, dans la même amertume.


 Tout doit rester dans le non-dit ; et c'est cette exigence (perçue comme de santé mentale) qui a poussé nos élites zélées à poser et imposer que quiconque "touche" à l'islam est un "facho" ; la preuve c'est que les fachos sont très enclins à y toucher... Mais le refoulement n'empêche pas l'inconscient de "travailler". Prenez l'exemple des minarets, pourquoi feraient-ils question ? Il faut bien des lieux de culte. Or tout se passe comme si ça se savait, sans que ce soit dit, qu'en terre d'islam il était interdit depuis toujours d'élever un bâtiment qui ne soit pas au-dessous des bâtiments musulmans, a fortiori moins haut que les mosquées. Est-ce cette trace dans l'inconscient qui fait que beaucoup, en toute bonne foi, ne veulent pas de minaret, mais admettent sans problème qu'il y ait des lieux de culte musulmans et que ceux-ci se cotisent pour louer de grands espaces (gymnases, etc.) pour les prières en attendant de construire ? En somme, faut-il attendre que des provocateurs soulèvent les problèmes pour enfin... ne pas les aborder ? Pendant ce temps, l'effort du refoulement alimente la souffrance des principaux intéressés, des femmes, des gays, des juifs, des musulmans, qui veulent seulement "vivre avec" et ne se sentent coupables de rien ; tout juste redevables et désireux d'une certaine mise au point, très simple, que des gribouilles en tout genre veulent coûte que coûte empêcher. On ne peut pas changer les textes, mais on peut transformer le rapport qu'on a avec ; tout comme on ne change pas son passé mais le regard qu'on a sur lui.


Daniel Sibony a publié le roman Marrakech, le départ (Odile Jacob, 2009) et Les sens du rire et de l'humour (Odile Jacob, 2010).

 

Daniel Sibony, psychanalyste et écrivain

 



 

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