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30 mai 2012 3 30 /05 /mai /2012 08:12

Plutarque

 

« La République, tant admirée, de Zénon, fondateur de l'école stoïcienne, tend en somme vers un seul but : à ce que nous ne vivions plus en Cités séparées ou en peuples régis par des lois  différentes, à ce que nous considérions tous les hommes comme un seul peuple et une seule Cité, à ce qu'il n'y ait plus qu'un seul mode de vie, qu'un seul ordre, comme un grand troupeau paissant sur un même pâturage. Zénon, dans son ouvrage, a donné forme au rêve confus d'une constitution parfaite fondée sur la philosophie ; mais c'est Alexandre qui mit ces théories en pratique [...]. Il rassembla en un Tout les éléments épars du monde, mêla dans un cratère d'amitié les vies, les mœurs, les mariages, les caractères, et voulut que tous regardent la Terre comme leur patrie, son camp comme leur citadelle et leur forteresse, les gens de biens comme leurs parents et les méchants seuls comme des étrangers ; les Grecs et les Barbares ne devaient plus être distingués par la chlamyde, le bouclier, le cimeterre ou le candys : on reconnaîtrait un grec à la vertu et un barbare au vice; le vêtement, la table, les mariages, tout le mode de vie devenaient les éléments d'une communauté parfaite que les liens du sang et les enfants aideraient à se constituer.»

 La fortune d'Alexandre, I, 6, 329A-D

 

 Cicéron

 

« On doit donc avoir en tout un seul but : identifier son intérêt particulier à l'intérêt général ; ramener tout à soi, c'est dissoudre complètement la communauté des hommes. Si la nature prescrit de prendre soin d'un homme pour cette seule raison qu'il est homme, il faut bien que, selon la nature aussi, il y ait un intérêt commun à tous ; s'il en est ainsi, nous sommes tous tenus par une seule et même loi naturelle, et, en conséquence, il est interdit par la loi naturelle d'attenter aux droits d'autrui : or le premier antécédent est vrai, donc le dernier conséquent l'est aussi ; car il est absurde de dire, comme certains, que l'on n'enlèvera rien à un père ou un frère dans son propre intérêt, mais que pour le reste des citoyens, c'est une autre affaire : les gens qui parlent ainsi décident qu'ils n'ont point de lien de droit avec leurs concitoyens, qu'ils ne forment avec eux aucune société en vue de l'utilité commune : pareille opinion rompt avec toute association civile. Mais dire qu'il faut bien tenir compte de ses concitoyens, mais non des étrangers, c'est détruire la société du genre humain, et avec elle supprimer la bienfaisance, la libéralité, la bonté, la justice ; et pareille négation doit être jugée comme une impiété envers les dieux immortels ; car c'est eux qui ont institué entre les hommes cette société que l'on renverse ; car le lien le plus étroit de cette association, c'est la pensée qu'il est plus contraire à la nature, étant homme, de dérober le bien d'un homme pour son avantage personnel que de s'exposer à tous les contretemps qui peuvent atteindre notre corps, nos biens extérieurs et même notre âme, sans injustice de notre part : car cette seule vertu est la reine et la maîtresse de toutes les vertus.»

De officiis, III,VI

 

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